Villeurbanne : l’école Albert Camus occupée pour héberger 3 enfants sans toit

Un toit c’est un droit ! Et pourtant, en 2023, en France, des enfants dorment dehors !

L‘engagement a été pris, il est temps d’agir et de mettre à l’abri.

Une mère d’élève et ses trois filles de 10 ans, 8 ans et 3 ans sont livrées à elles-mêmes.

Le soir, à la sortie de l’école, c’est dans la rue qu’elles dorment, dans l’inconfort et l’insalubrité bien sûr, mais aussi dans la peur et la faim.

Cette famille de 4 personnes dont 3 enfants a fait une demande d’asile le 26 octobre 2023 et les autorités ont l’obligation de lui offrir des conditions matérielles d’accueil dignes.

La non prise en charge de cette famille est une atteinte grave aux droits des demandeurs·euses d’asile et des enfants.

Le collectif « Jamais Sans Toit » de l’école Albert Camus à Villeurbanne a signalé cette situation pour trouver une solution auprès des services de l’État (préfecture, MVS, CCAS, 115, OFII) :

Sans succès !

Par conséquent, face à l’urgence, à partir du mardi 12 décembre, le collectif Jamais Sans Toit occupe l’école Albert Camus – Villeurbanne pour offrir un refuge à cette famille.

Ce collectif est composé de parents d’élèves, d’enseignant.e.s et de citoyen.ne.s solidaires dont les missions sont :

  • de mettre à l’abri les enfants et familles de l’école vivant sans toit
  • d’alerter les pouvoirs publics sur cette situation catastrophique

Le collectif Jamais Sans Toit recense sur Villeurbanne 33 familles sans toit, dont 16 mères isolées (et 1 femme enceinte). Cela représente 73 enfants, dont 11 enfants de moins de 3 ans ; au total 160 familles, soit 340 enfants à la rue sur la Métropole.

Face à l’urgence absolue de l’absence d’hébergement, nous avons décidé de mettre cette famille à l’abri dans l’école pour la protéger :

  • des aléas climatiques, à l’approche de l’hiver
  • de l’insécurité de la rue
  • de la violence psychologique d’une telle situation

Cette décision mobilise l’équipe de l’école (ATSEM, AESH, enseignant.e.s, personnel municipal, parents d’élèves) qui ne peut se substituer aux pouvoirs publics, mais elle n’est pas une solution, elle n’a pas vocation à durer.

C’est pourquoi nous ALERTONS les pouvoirs publics

car la mise à l’abri des populations est une de leurs missions.

Une école doit rester un lieu de transmission de savoir, d’échange, et de formation des futurs citoyen.ne.s, pas un lieu d’hébergement d’urgence. L’investissement dans notre métier d’enseignant·e·s n’a plus aucune limite. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour que chacun puisse se concentrer sur ses missions et les accomplir le mieux possible.

Aujourd’hui, des familles sont toujours à la rue

  • Pourtant la convention de Genève, relative au statut des réfugiés, ratifiée par la France en 1951 et le CESEDA, leur garantit l’accès à un hébergement.
  • Pourtant la Convention internationale des Droits de l’Enfant, ratifiée par la France en 1989, garantit, elle aussi, un hébergement aux enfants
  • Pourtant la loi française, et plus particulièrement le code de l’action sociale et des familles, leur garantit encore un hébergement.
  • Pourtant M. Macron s’est engagé le 27 juillet 2017 puis le 31 décembre 2017 à ce qu’aucun demandeur d’asile ne dorme dehors.

Pourtant Olivier Klein a affirmé, à Lyon le 26 septembre 2022, « que l’ensemble du gouvernement et de son ministère sont mobilisés pour que ces situations n’existent pas ou, quand elles existent, qu’elles soient prises en compte ».

Les parents d’élèves, l’équipe municipale, l’équipe enseignante

Collectif Jamais sans Toit – École Albert Camus – Villeurbanne 

Contact Presse : Marielle 06 64 18 99 27