Lyon : l’école Alix à nouveau occupée pour mettre à l’abri des enfants sans toit

Lyon, le 29 novembre 2023

Face à l’urgence, le Collectif Alix solidarité  du 2ème arrondissement de Lyon occupera son école dès le jeudi 30 novembre 2023 au soir. Un collectif composé de parents d’élèves, d’enseignants et de citoyens solidaires dont la mission est autant de mettre à l’abri les enfants et familles de l’école vivant sans toit que d’alerter les pouvoirs publics sur cette situation catastrophique, soutenu par le collectif Jamais Sans Toit.

Irina, Giorgi, Mikheil, Sabjana, Mereme, Kledis, Mateo et Elif ont entre 4 et 13 ans.
Ils vont à l’école chaque jour avec nos enfants mais dorment dehors chaque soir.

Ils sont en classes maternelles et élémentaires à l’école Alix et au collège Jean Monnet de Lyon 2ème . Intégrés à leurs copains la journée, ne laissant rien transparaître de leur véritable situation.

Le soir, à la sortie de l’école, c’est dans la rue qu’ils dorment. Dans l’inconfort et l’insalubrité bien sûr, mais aussi dans la peur, la faim et très bientôt le froid.

mail.png

À ce jour, ce sont 329 enfants de la métropole de Lyon à la rue, recensés par le collectif Jamais Sans Toit, engagé main dans la main avec le Collectif Alix Solidarité.
«  Au quotidien et tout au long de l’année, nous aidons les familles. Conseils, démarches, leur rappeler d’appeler le 115 plusieurs fois par jour, mais aussi récolter des dons. C’est un travail de longue haleine, mais notre machine est en route.
Lorsqu’arrive le froid et que l’on entend nos élus se targuer de lancer des plans Zéro Enfant à la Rue et d’un autre côté ne pas ouvrir des logements d’urgence ou faire la sourde oreille à toutes nos sollicitations, nous n’avons pas d’autre choix que d’agir pour mettre à l’abri ces enfants et familles
 », confie Laura, parent d’élève engagée dans le collectif.

Des annonces non suivies d’actions

Au sommet, un renvoi de balle incessant. La Ville, la Métropole, l’État, les organismes de préfecture, les OFII, SIAO-115, MVS… 
Des absences de réponse. Et l’heure tourne…

à Le gouvernement n’ouvre pas de place d’hébergement d’urgence au niveau national, alors même que des ministres et élus locaux annonçaient leurs engagements solidaires. Alors même, plus grave et inéluctable encore, que l’hiver arrive…

à Décembre 2021, la Ville de Lyon annonçait le plan Zéro enfant à la rue

« La Ville de Lyon s’engage, aux côtés de l’État, à élargir le parc d’hébergement et de logement pour mettre à l’abri les personnes les plus en difficultés, dont les familles avec enfants à la rue. »

Aujourd’hui, des familles sont toujours à la rue

·         Pourtant la convention de Genève, relative au statut des réfugiés, ratifiée par la France en 1951 et le CESEDA leur garantit l’accès à un hébergement.

·         Pourtant la Convention internationale des Droits de l’Enfant, ratifiée par la France en 1989 garantit elle aussi aux enfants un hébergement.

·         Pourtant la loi française et plus particulièrement le code de l’action sociale et des familles leur garantit encore un hébergement.

·         Pourtant M. Macron s’est engagé le 27 juillet 2017 puis le 31 décembre 2017 à ce qu’aucun demandeur d’asile ne dorme dehors.

·         Pourtant Olivier Klein a affirmé, à Lyon le 26/09/22, « que l’ensemble du gouvernement et de son ministère sont mobilisés pour que ces situations n’existent pas ou, quand elles existent, qu’elles soient prises en compte ».

La réponse est trouvée par le Collectif Alix Solidarité : occuper son école Alix du 2ème arrondissement dès le jeudi 30 novembre.

Chaque soir dans le gymnase de leur école,  Irina, Giorgi, Mikheil, Sabjana, Mereme et Kledis,pourront dormir à l’abri. La solidarité s’organise avec le cœur, faute d’aide des services publics, à coup de matelas gonflables de prêt, de dons de couettes et oreillers… et de repas préparés par les parents volontaires, soir après soir. Suivant une rotation bien huilée, mais tellement fragile et coûteuse en temps et énergie.

mail_1.png

Chaque matin d’école, les matelas seront rangés, les affaires stockées, pliées, les lieux nettoyés comme si rien ne s’était passé. « Nous occupons l’école la nuit et à des heures parfaitement compatibles avec la vie scolaire. Personne ne pourrait se douter de notre présence. » explique Raphaël, parent d’élève.

L’an passé, ce sont 6 enfants qui ont ainsi pu être logés, grâce au « bruit » fait par cette occupation de 3 semaines.

Aider cette démarche, c’est donc pour les parents, bénévoles et enseignants de l’école, préparer un repas un soir, s’inscrire pour s’occuper de la logistique et accompagner les familles pour 1 nuit. 
C’est aussi obtenir un simple article dans un journal, une couverture médiatique d’un jour.
C’est faire parler, parler, parler… jusqu’à ce que la situation semble interpeller les pouvoirs publics quels qu’ils soient.

__________________

LE COLLECTIF ALIX SOLIDARITÉ aux côtés de Jamais Sans Toit.


Contact Presse Alix Solidarité 
alix.solidarite@gmail.com