Villeurbanne : l’école Albert Camus occupée pour offrir un refuge à une famille sans toit

Et pourtant, en 2023, en France,

des enfants dorment dehors !!

L‘engagement a été pris, il est temps d’agir et de mettre à l’abri.

Une mère d’élève de 40 ans et sa fille de 9 ans sont livrées à elles-mêmes.

Le soir, à la sortie de l’école, c’est dans la rue qu’elles dorment,

dans l’inconfort et l’insalubrité bien sûr,

mais aussi dans la peur et la faim.

Le collectif JAMAIS SANS TOIT de l’école Albert Camus fait tout son possible pour trouver une solution auprès des services de l’État (préfecture, MVS, CCAS, 115) :

Sans succès !

Par conséquent, face à l’urgence, depuis lundi 3 juillet, le Collectif Jamais Sans Toit occupe l’école Albert Camus pour offrir un refuge à cette famille.

Ce collectif est composé de parents d’élèves, d’enseignant.e.s et de citoyen.ne.s solidaires dont les missions sont :

  • de mettre à l’abri les enfants et familles de l’école vivant sans toit
  • d’alerter les pouvoirs publics sur cette situation catastrophique

A deux pas l’une de l’autre, les écoles Jules Guesde et Albert Camus font face aux mêmes difficultés. En effet, elles hébergent toutes les deux des mamans isolées avec leurs enfants.

Le collectif Jamais Sans Toit recense sur Villeurbanne 28 familles sans toit dont 9 mères isolées. Cela représente 74 enfants, dont 14 enfants de moins de 3 ans : au total 97 familles, soit 238 enfants à la rue sur la Métropole.

Face à l’urgence absolue de l’absence d’hébergement, nous avons décidé de mettre cette famille à l’abri dans l’école pour la protéger :

  • des aléas climatiques, à l’approche de la canicule
  • des violences urbaines dans un contexte particulièrement instable

Les enseignant.e.s dorment sur place pour accompagner la famille et la protéger des éventuels dangers.

Cette décision mobilise l’équipe enseignante, qui ne peut se substituer aux pouvoirs publics.

Cette décision n’est pas une solution, elle n’a pas vocation à durer.

C’est pourquoi nous ALERTONS les pouvoirs publics car la mise à l’abri des populations est une de leurs missions.

Les maitresses gardent le sourire, pourtant, la souffrance psychologique est énorme.

Laisser sa famille pour dormir sur un matelas au sein d’une école est malheureusement devenu courant sur Villeurbanne. L’investissement dans ce métier n’a plus aucune limite. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour que chacun puisse se concentrer sur ses missions et les accomplir le mieux possible.

Aujourd’hui, des familles sont toujours à la rue

  • Pourtant la convention de Genève, relative au statut des réfugiés, ratifiée par la France en 1951 et le CESEDA, leur garantit l’accès à un hébergement.
  • Pourtant la Convention internationale des Droits de l’Enfant, ratifiée par la France en 1989, garantit elle aussi un hébergement aux enfants
  • Pourtant la loi française, et plus particulièrement le code de l’action sociale et des familles, leur garantit encore un hébergement.
  • Pourtant M. Macron s’est engagé le 27 juillet 2017 puis le 31 décembre 2017 à ce qu’aucun demandeur d’asile ne dorme dehors.
  • Pourtant Olivier Klein a affirmé, à Lyon le 26/09/22, « que l’ensemble du gouvernement et de son ministère sont mobilisés pour que ces situations n’existent pas ou, quand elles existent, qu’elles soient prises en compte ».

Les parents d’élèves et l’équipe enseignante

Collectif Jamais sans Toit – Ecole Albert Camus – Villeurbanne 

contact presse :

Marielle 06 64 18 99 27